1) Les débuts de l'atelier scientifique au lycée
Un jour de la rentrée 2009, ou peut-être une nuit, certains professeurs
fous du lycée Geoffroy Saint Hilaire d'Etampes se lancèrent dans le
projet diabolique de détruire les courants océaniques dans l'espoir
d'entraîner l'humanité à sa perte. Pour ce faire ils devaient disposer
d'une main-d'œuvre locale abondante et bon marché : les élèves.
C'est alors qu'ils firent passer dans les classes la nouvelle de la
création du de l'atelier scientifique "Les Argonautes". Sous couvert de
ce club de sciences, ils réussirent à recruter une dizaines d'élèves
tous complices de l'horrible forfait qui se tramait alors... Ils
étaient au départ treize à avoir rejoints les professeurs dans leur
sombre dessein, treize élèves (8 de seconde ; 2 de 1ère S et un de Tle
S) qui se prénommaient ainsi : Baptiste M, David R, Paul G, Quentin T,
Romain D, Alexis A, Elodie G, Benjamin G, Etienne K, Eloïse C et
Baptiste L.
Le cercle ainsi formé réussit à se réunir malgré des horaires communs
inexistants et finit par trouver le temps nécessaire à ces réunions.
Mais cela pris du temps et le projet ne put pleinement débuter qu'en
octobre/novembre de cette même année 2009.
Le chaos issu de la formation récente de cette organisation fut dépassé
et nous fûmes en mesure de commencer les préparatifs de ce qui allait
rester comme la plus machiavélique aventure de toute l'histoire que
nous connaissons.
2) Les première séances de TP
L'expérience nécessaire à la préparation de notre œuvre était la
suivante : créer une bouée/sonde capable d'étudier les courants marins
pour mieux appréhender la façon dont nous pourrions les détruire. Pour
ce faire, nous organisâmes plusieurs séances de préparation qui
consistaient à acquérir un certain nombre de connaissances théoriques
et pratiques utiles sur ces courants, mais aussi sur les notions
d'électricité dont nous aurions besoin lors de la construction de la
bouée. Après cinq ou six séances de TP de physique, de chimie et de SVT
encadrées par les professeurs, une période de réflexion s'ensuivit sur
les objectifs que devrait accomplir notre bouée.
Ce questionnement nous amena à définir la problématique qui nous servirait de guide.
3) Le choix de la problématique
C'est au second trimestre 2009, lors de plusieurs séances que nous
avons effectué un véritable brainstorming général sur les courants
marins, amassant un certain nombre d'idées toutes plus intéressantes
les unes que les autres, mais parfois irréalistes, et que nous nous
sommes posés les questions relatives à leurs fonctionnements, leurs
effets et la façon dont ils sont mis en mouvement.
Ces séances de réflexion déterminèrent notamment le choix du Gulf
Stream pour modèle (celui-ci étant un courant proche et donc
accessible) et amenèrent à différentes propositions de problématiques.
Fallait-il étudier les caractéristiques de celui-ci ? Connaître son
rôle dans la détermination des climats, son influence sur eux ? Quels
effets entrainerait une disparition ou une atténuation de ces courants
marins ? De nombreuses questions se posèrent ainsi à notre groupe, et
les objets d'étude ne manquaient pas sur ce sujet. Des films
comme Une Vérité qui dérange d'Al Gore nous inspirèrent et
nous guidèrent dans notre réflexion.
Suite à ce cheminement intellectuel intense, nous finîmes par poser la
question de l'origine des courants, qui était évidemment à la base de
toute chose. Ce faisant notre problématique se précisait et finit par
se définir comme suit : « Quels sont les paramètres à l'origine de
la mise en mouvement de courants de surface tels que le Gulf Stream
? »
Cette problématique, associée aux connaissances déjà acquises sur les
courants marins nous amenèrent à considérer la nécessité d'équiper la
bouée de capteurs. Mais quels paramètres devait-elle mesurer ? Lesquels
était-il nécessaire de connaître ? Comment les mesurerions-nous ?
Le problème était posé, il ne manquait désormais plus qu'à le résoudre.
4)La fin de l'année scolaire 2009/2010
Après cela, nous prîmes la décision d'entamer le travail et nous
commençâmes la sélection des capteurs. L'année avançant, il était
impératif d'établir le schéma général de la bouée et de commencer la
construction de certains éléments. Les associations et organismes qui
nous soutenaient depuis le départ de notre programme, dont le plus
important d'entre eux était le CNES, nous firent parvenir la coque
externe de la bouée, premier matériel important que nous aurions à
utiliser. Pour avoir le droit de recevoir le boitier HERA qui
permettrait la transmission satellite, nous devrions encore attendre le
mois de mai 2010. En effet, afin de faire reconnaître notre
groupe, nous participâmes à un colloque organisé par le CNES et
l'IFREMER à l'aquarium de La Rochelle réunissant des groupes tentant ou
ayant précédemment tenté l'aventure, et qui venaient de toute la
France présenter leur projets et leur expérience. Nous fûmes ainsi
évalués par des membres du CNES sur l'organisation du projet et sur son
développement. Notre projet étant finalement qualifié par le CNES, il
nous donna alors le reste du matériel nécessaire : le boîtier HERA,
boîtier électronique d'envoi des données par satellite. Cet événement
intéressant nous permis également de réviser certains points relatifs à
la fonction et la construction de la bouée et nous fit entrevoir de
nouvelles possibilités.
Mais nous en étions alors presque à la fin de l'année scolaire, et la
main d'œuvre d'élèves ne pourrait bientôt plus continuer le
développement de la bouée dérivante. Il fut donc décidé de remettre à
l'année suivante les étapes de la construction la bouée, cette année
2009/2010 ayant surtout contribué à définir le rôle de celle-ci, à
accumuler des connaissances utiles sur le milieu étudié et à former les
élèves participant à ce projet.
La première année de l'atelier scientifique s'arrêta donc dans ces
conditions, mais personne n'avait alors oublié les sombres pensées qui
avait été à l'origine de sa création...
5)La rentrée 2010
L'année scolaire 2010/2011 arrivant, les élèves se préparèrent à
reprendre leur place dans l'organisation. Mais nombres d'entres eux
manquèrent à l'appel, victimes d'un passage en classe supérieure ou
tout simplement par remords à l'idée de détruire l'humanité. Notre
groupe était désormais réduit à cinq élèves, dont deux nouvelles
recrues (deux élèves de 1ère S).
Les recherches préliminaires à la mise au point de la bouée étant
terminées depuis la fin de l'année dernière, il ne manquait plus qu'à
tester les capteurs en conditions et à commencer l'assemblage de la
bouée. Notre bouée fût d'ailleurs baptisée du nom de Poséidon, dieu des
mers et des océans.
Dans les premières semaines, après quelques ajustements, nous
réalisâmes des modèles pour les capteurs et la bouée, dans l'optique de
tester les solutions précédemment retenues. Certaines des idées que
nous avions eues furent éliminées. Ce fut le cas par exemple pour celle
de remplir de mousse expansée l'intérieur de la bouée afin de prévenir
les fuites éventuelles : échec de l'essai sur une bouée-maquette.